Communication éhontée

Suite aux communications du Préfet, du Directeur du centre hospitalier de VALENCE et de l'ARS, voici quelques rectifications spontannées et factuelles.

1. Les parents dont l'enfant est mort in utero n'ont jamais été entendus par l'ARS dont le rapport n'est pas contradictoire à leur égard. Ils n'ont pas souhaité être entendus, trop choqués par le drame qu'ils avaient vécu. On ne peut donc pas leur attribuer de quelconques défaillances/intentions dans le suivi de la grossesse. Le contradictoire sera rétabli lors de l'expertise judiciaire pendante.

2. Il est faux de dire que de toutes façons il y avait peu de chance que l'enfant survive. Ce qui est juste c'est de dire que tout n'a pas été mis en œuvre pour donner le maximum de chances de survie à cet enfant d'une part du fait de l'éloignement de la maternité la plus proche et d'autre part du fait des défaillances du "protocole". Et c'est sans compter que la maman a failli succomber aussi du fait de l'hémorragie.

3. Si des femmes accouchaient à domicile dans le Diois avant la fermeture de la maternité, ceci n'est plus possible aujourd'hui : elles doivent se trouver à moins de 30 minutes d'un hôpital. En tout état de cause, d'une part c'est un choix et d'autre part elles ne représentent pas la majorité des Dioises ; lesquelles se rabattent d'ailleurs vers les CH de VALENCE et de MONTELIMAR avec toutes les difficultés que cela engendre.

4. Les femmes Dioises ne s'entourent pas de "doulas"  comme l'énonce le Préfet dans la presse, mais ont besoin d'accouchements sécurisés. L'État ne peut ainsi justifier sa politique de délaissement des femmes qui accouchent au bord de la route (d'ailleurs sans doulas, ni sage-femme, mais dans des voitures ou dans des camions de pompiers qui ne sont pas non plus des doulas).

5. Le nouvel hôpital n'est pas "trop beau et trop neuf" . Evidemment tout le monde veut un "bon hôpital"  dans lequel les soignants et les usagers se sentent bien. Cependant en l'état actuel du "projet", le peu qui est connu questionne sur de nombreuses dimensions dont l'environnement et le social. En ce sens la rénovation intégrale et écologique des actuels bâtiments ne serait-elle pas plus judicieuse? N'y a-t-il pas un "projet" de réorganisation forcée de l'offre hospitalière? Question à laquelle il n'a pas encore été répondu : y a-t-il eu une étude objective et sérieuse analysant les coûts et avantages d'une rénovation par rapport à une nouvelle construction? Si oui, pourquoi ne pas la communiquer ? Sinon, comment faire confiance aux politiques publiques élaborées au "doigt mouillé"?

6. Si les Diois étaient "réfractaires aux politiques de santé publique", alors ils n'auraient pas défendu le maintien d'une maternité et de la chirurgie sur leur territoire depuis toujours et seraient ravis d'accoucher sur la route, de se voir mourir en couches ou de perdre leur bébé in utero. Ce qui est certain c'est qu'ils sont réfractaires à la perte d'une maternité et de la chirurgie - qui provient d'une politique publique également - qui ne leur offre plus la possibilité de vivre sereinement.

7. Les parents du bébé mort in utero et ceux des bébés nés au bord de la route ont scrupuleusement respecté le protocole de l'ARS à savoir : soit téléphoner au 15, soit téléphoner à UGO (urgences gynécologique et obstétricale). Ce cadre que le Préfet "juge indispensable pour assurer la sécurité" est bien respecté contrairement à ses allégations, mais ne fonctionne pas comme le démontrent les faits.

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