Le Collectif de défense de l’hôpital de Die rencontre les élus Diois

Le Collectif de défense de l’hôpital de Die a rencontré M. Tremolet, maire de Die et président du conseil de surveillance du Centre hospitalier de Die, M. Matheron, président de la Communauté des communes du Diois, M. Vincent, vice-président de la Communauté des communes de Die, M. Buis, sénateur et conseiller départemental, Mme Charmet, Conseillère départementale.

Des parents stressés, des accouchements en bord de route, le décès d’un enfant, un service des urgences au bord du gouffre, un personnel hospitalier à fleur de peau et pressurisé, cela ne suffit pas à mobiliser ces élus pour assurer la sécurité sanitaire des Diois et de ses visiteurs.

Nous sommes sortis abasourdis de cette rencontre.

La situation actuelle ? Nous indiquons que comme partout en France, la fermeture de la maternité et de la chirurgie engendre des dégradations en cascade des services subsistants (suppression de lits, fusions de services), des conditions de travail du personnel et de la situation budgétaire, sans parler de l’insécurité de la population. De leur côté, les élus brandissent des « projets innovants » dont ils n’indiquent pas la teneur tout en admettant que de telles idées n'existent pas dans le Code de la santé publique.

Concernant le service des urgences, nous rappelons qu’il se trouve dans une précarité inquiétante ce que les élus ne démentent pas se montrant même inquiets notamment avec l’arrivée de la saison estivale. Pour autant, ils ne font aucun lien avec la dégradation générale des conditions de travail dans l’hôpital.

Le nouvel hôpital ? Les élus nous informent que le compromis de vente des terrains situés autour de l’héliport serait signé. C’est un scoop. Ce sujet n’a jamais été débattu publiquement, ni au conseil communautaire, ni dans les conseils municipaux et encore moins avec la population.

Nous questionnons sur :

- le contenu du projet : quels services ? Un bloc de chirurgie ? Une maternité ? Plus de moyens de fonctionnement ? Des urgences 24h sur 24 ? Une amélioration de la sécurité du Diois ?

- le coût de la construction : une rénovation de l’actuel hôpital a-t-elle été chiffrée pour faire une comparaison rationnelle ? Quel coût du changement de destination de l’actuel hôpital ? Que devient-il ?

- enjeux de territoire : poursuite de la dévitalisation du centre-ville avec environ 300 emplois (combien resteront?) délocalisés dans la zone artisanale ? Une maison de retraite toujours plus éloignée de la vie sociale et d'un centre-ville auquel les résidents ne pourront plus accéder à pied ? Perte des terres agricoles ? Perte de biodiversité ?

Les élus misent sur 60 lits (SSR, médecine et urgences) alors même que ces lits sont aujourd’hui menacés de disparition (cf. manifestation du personnel hospitalier du 9 mai), ils n’apportent pas de réponse satisfaisante à propos d’un gain de sécurité, considèrent que la perte de terres agricoles est minime comparativement aux métropoles et n’apportent aucune réponse sur la désertification du centre-ville de Die.

C’est qu’en réalité ce projet a été marchandé par l’ARS pour faire avaler la fermeture de la maternité et de la chirurgie aux élus. Ils continuent de mettre en œuvre leurs « accords » qu’eux seuls connaissent.

Projet de loi « Ma santé 2022 » ? Le Collectif relaie l’énorme inquiétude de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité sur ce projet qui aura pour conséquence la fermeture de 250 à 300 autres maternités avec la labellisation d’hôpitaux dits de « proximité » qui sont des coquilles vides. Le sénateur Bernard Buis admet ne pas avoir encore lu le projet, mais dispose déjà de tous les éléments de langage pour le défendre.

Dans ce contexte, dans l’urgence et en attendant toute proposition « innovante et salvatrice », nous demandons la réouverture des services de maternité et de chirurgie assortie des moyens humains et financiers adéquats.

Parce que la santé publique n’est pas une question confidentielle, nous organisons, le samedi 15 juin à Die, une journée de débat/un pique nique sur les thématiques évoquées. Venez nombreux.

Nous inviterons également les élus et l’ARS pour qu’ils viennent expliquer leurs « accords ».

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