Histoire de vie à l’hôpital de Die

Un témoignage sur l'utilité de la maternité de Die...

          À côté des discours et des écrits politiques, explicatifs, polémiques… concernant notre hôpital, voici mon témoignage :

          Novembre, à Die. Je suis à 7 mois d’une grossesse sans histoire. Fin d’après-midi tranquille. En visite chez mes parents, au moment où je me lève pour me servir une tasse de thé, je sens un liquide couler entre mes jambes. Je n’ai pas mal, je ne ressens rien, mais c’est du sang. Nous appelons l’hôpital : « Venez vite aux urgences ! »

          À mon arrivée, je suis attendue par la sage-femme et le gynécologue qu’elle avait immédiatement appelé. Le chirurgien est attendu aussi. À l’échographie, on diagnostique un décollement du placenta : il faut tout de suite « sortir » le bébé. Ce sera donc une césarienne. Voir ce bébé, là, maintenant, me semble irréel. C’est trop tôt, je ne suis pas prête ! Alors me viennent à l’esprit les récits de ma sœur, infirmière, évoquant les accouchements par césarienne sous péridurale, les plus beaux selon elle.

          - « Je veux une péridurale ! 

          -  Pas question, on n’a pas le temps ! ».

L’urgence est extrême.

          Et me voilà au bloc, déjà endormie. Quand j’ouvre les yeux, le bébé est là. Un beau bébé de 2,6 kg quand même ! Les médecins semblent soulagés, leur empressement était justifié par l’ampleur de l’hémorragie découverte lors de l’intervention. Mon bébé est tout de suite transféré à Valence en néonatologie.

          Trois jours après, je le rejoins enfin, grâce au médecin de Die qui a fait des miracles pour trouver un lit à la maternité « surchargée ». Et là, ambiance ô combien différente… mais c’est un autre sujet. (En passant, je veux souligner l’admiration d’une infirmière de Valence devant la qualité du travail du médecin de Die qui m’a recousue).

          Première visite de l’adjoint du chef de service dans ma chambre à Valence : il jette un œil au panonceau accroché au pied de mon lit et s’exclame : « eh bien vous ! Vous avez eu de la chance ! ». Tout s’est passé si vite, tellement vite ! Je n’ai pas eu le temps de m’inquiéter, d’avoir peur, je réalise alors que mon cas était une très grande urgence : mon fils et moi aurions pu mourir.

          Voilà mon histoire, une petite histoire au regard de la politique générale de la santé, mais une histoire comme combien d’autres à l’hôpital de Die ?                                                            

                                                                          Karine Brunel

 

PS : sans Maternité, sans Chirurgie d’urgence à l’hôpital de Die, combien de temps aurait mis un hélicoptère pour venir me chercher, m’embarquer et me déposer à l’hôpital de Valence ? Avec combien de personnels ? À quel coût ? Et combien d’inquiétude supplémentaire, d’angoisse inutile, pour moi et mes proches restés à Die ?

 

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