Communiqué : Hôpital de Die, vigilance plus que jamais!

Les Conseils de surveillance des hôpitaux remplacent désormais les Conseils d’administration sans doute jugés trop gênants par leurs prérogatives pourtant bien réduites. C’est une des conséquences de la loi Bachelot dont nous demandons le retrait. Ainsi, le Conseil de surveillance du Centre Hospitalier de Die ne comptera plus que neuf membres dont deux représentants les usagers. Nous avions fait acte de candidature pour un membre du Collectif par l’intermédiaire de notre Coordination Nationale, seule habilitée. Nous nous étions assurés auprès de l’autorité de tutelle que notre dossier était complet. Or, à la lecture de l’arrêté, nous constatons que notre candidat n’a pas été retenu.

Faut-il rappeler, pour mémoire, les 10 000 signatures (et les 400 en ligne) sur la pétition lancée en 2008, les 2 000 manifestants du 27 septembre 2008, les 3 350 cartes pétitions et les 1 281 témoignages et soutien par internet remis à M. le Sous-préfet de Die lors du rassemblement du 2 juin ?! N’était-ce pas une représentativité donnée par les usagers ?! C’est un mauvais coup porté à la défense de notre hôpital et, plus largement, des Dioises et des Diois. Que laisse-t-il présager ? Déjà, le directeur de l’ARS (Agence Régionale de Santé) demande que le « déficit » de l’hôpital soit fortement réduit alors que celui-ci a de la peine à régler les salaires et les fournisseurs. Il tente de faire comprendre que, si le Conseil de surveillance acceptait la suppression de la maternité, plus de moyens seraient attribués. Nous mettons en garde sur ce type d’échange, largement condamné par la population, qui conduirait, comme partout où de telles illusions ont vu le jour, à la fermeture de la chirurgie d’urgence et, à terme, à la transformation de notre Centre Hospitalier en hôpital local.

Rappelons, pour ceux qui l’auraient oublié, que l’Hôpital de Die est le seul centre hospitalier, avec tous ses services, existant entre VALENCE et GAP, distants de 160 km, qu’il couvre une étendue de près du quart du territoire drômois. La dispersion de l’habitat est donc une caractéristique très forte.

Si la maternité était supprimée, les femmes enceintes de Die se trouveraient à une heure quinze de l’hôpital de Valence et que dire des communes du Haut-Diois qui sont à 45 minutes au moins, parfois une heure, de la maternité de Die ? Elles devraient alors effectuer des trajets supérieurs à deux heures dans des conditions de circulation normales pour atteindre la maternité de Valence. Il faut doubler le temps, l’hiver, pour les communes de montagne et l’augmenter fortement l’été pendant la période touristique.

Or, pour des raisons de sécurité sanitaire, les femmes doivent pouvoir accoucher, pour des grossesses sans risque, dans un établissement situé à moins de 45 minutes. Quant aux grossesses à risques (pré-éclampsie, hémorragie, etc.) les délais tombent à 30, voire 20 minutes.

Qui prendra la responsabilité d’un manque d’assistance à personne en danger, dû à la suppression de la maternité et de la chirurgie d’urgence, toutes deux étant très liées ? On ne peut les fermer sans compromettre la sécurité (du ressort de Monsieur le Préfet).

En effet, si ces deux services étaient supprimés, ce sont des dizaines de personnes dont la vie serait mise en danger. C’est pourquoi nous utiliserons tous les moyens, y compris juridiques, pour les maintenir et, en cas de fermeture, nous tiendrions le représentant de l’État pour responsable des conséquences qui pourraient survenir.

A l’inverse, pour un égal accès aux soins et à une santé de qualité pour toutes et tous, partout, en conformité avec le principe constitutionnel de la continuité du service public sur tout le territoire, nous exigeons, avec la population, de faire de l’hôpital de Die un pôle hospitalier renforcé avec des moyens humains, techniques et financiers pour le développement de tous ses services.

Nous appelons les Dioises et les Diois à demeurer particulièrement vigilants pendant ces mois d’été, car c’est souvent pendant cette période que sont portés les mauvais coups. Dans ce cas, nous ne manquerons pas de faire appel à vous.

 Collectif de Défense de l’Hôpital de Die

Le 24 juin 2010


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