La direction du Centre hospitalier de Die, mauvaise perdante ?

C'est rare, la direction du Centre hospitalier de Die a publié un communiqué du 6 octobre 2020 suite au Conseil de surveillance du 30 septembre.

Derrière une transparence de façade, elle omet toutefois quelques menus détails.

D’abord, la demande de renouvellement des autorisations de fonctionnement de la maternité et de la chirurgie – à l'ordre du jour du conseil de surveillance sur injonction du Tribunal administratif de Grenoble – n'a pas été refusée « à l'unanimité », comme le laisse supposer le communiqué trompeur. En effet, deux élus, et pas des moindres, la Maire de Die et le Président de la Communauté des communes du Diois ont voté « pour », en leur qualité de représentants de la population Dioise et de ses particularités géographiques. Une fois de plus, la direction fait fi de la population.

Ensuite, la fermeture de la maternité et de la chirurgie a eu des conséquences dramatiques pour les Diois ce que la direction occulte lorsqu'elle écrit très maladroitement avoir « fait le deuil » de cette période. Car la distance et le temps pour accéder à un bloc de chirurgie ou à une maternité est toujours la même pour les Diois : de 1 à 2 heures selon où l'on habite. C'est cette situation que les tutelles de l’hôpital s’arc-boutent à nier. Et en attendant, ce ne sont pas les directeurs, ces messieurs, qui « font le deuil » infini de grossesses sereines, d’accouchement sécurisés ou de l’accès rapide à un bloc chirurgical en cas d’urgence vitale.

Par ailleurs, la direction s’essaye à houspiller le Collectif de défense de l'hôpital de Die, non contente que des citoyens, usagers du service public hospitalier, défendent leur droit élémentaire à la santé et nourrissent le débat. Comme si ce Collectif était responsable des décisions des directions successives qui avaient notamment abouti à la non certification de l'ensemble de l’hôpital en 2017 (certification heureusement reconquise en 2019), responsable de la fusion des services de médecine et de la diminution du nombre de lits ou encore de la suppression d’une consultation de cardiologie, responsable des coupes budgétaires et des choix des différents gouvernements depuis 30 ans. C’est une évidence, nous n'avons pas la même idée du « renforcement » de l'offre de soins et nous le défendons avec
vigueur.
Rappelons par ailleurs que le Collectif a toujours demandé des moyens humains et financiers pour tous les services hospitaliers et des moyens matériels à la hauteur des besoins tels que l’acquisition d’un scanner (c’est chose faite et nous pouvons nous en réjouir après 10 ans de demandes) ou un plan de rénovation énergétique allant de pair avec la rénovation des bâtiments existants. A ce propos, le projet de rénovation des urgences est passé, en dix ans, de plusieurs millions prévus à quelques centaines de milliers d'euros accordés, ce que nous ne souhaitons pas taire.

Enfin, la direction oublie, quand elle mentionne la nécessité d'un nouvel « environnement physique » (c’est-à-dire, en clair, un nouveau bâtiment excentré sur 3 hectares des meilleures terres agricoles), que ce sera à budget de fonctionnement constant et donc sans aucun renforcement du personnel mais avec une diminution à long terme (selon le document communiqué par la direction au Collectif). A cet égard, si le Collectif est en désaccord avec bon nombre des décisions prises par les tutelles successives, il a toujours soutenu et salué le travail du personnel hospitalier entièrement impliqué dans son hôpital et qui, au final subit le manque de moyens alloués au service public et la communication trompeuse de la direction et de l’Agence Régionale de la Santé, tout comme les usagers. Ce n’est hélas pas propre à Die.

Quoiqu’il en soit, le Collectif attend toujours un débat public et des informations claires sur le projet de santé et de rénovation du Centre hospitalier!

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