En France, ce sont plus de 170 000 femmes qui se retrouvent à plus de 45 minutes de route de la première maternité. C’est le cas des habitantes du Diois, qui se voient obligées, alors même qu’elles sont prises de contractions, soit de faire entre 1h15 et 2h de route (et ça, c’est quand les conditions de circulation sont optimales!), soit d’être transportées en hélicoptère, seules et sanglées sur un brancard. Certaines choisissent plutôt le Air B’n’Baby, pour ne pas subir ces trajets anxiogènes et dangereux, ou bien pour pouvoir accoucher « à la maison », même si ce n’est pas leur domicile. Elles le font à leurs frais et au prix d’une réorganisation familiale parfois complexe, pendant plusieurs jours et parfois plusieurs semaines, puisqu’à moins de programmer son accouchement, on ne peut jamais prédire exactement quand celui-ci se déclenchera.
Les progrès de la médecine et de la recherche ont certes permis de diminuer considérablement les risques vitaux liés à la grossesse et à l’accouchement. Mais accoucher ne doit pas être réduit à un acte médical ! La naissance fait partie à la fois de la sphère intime, privée, familiale et de la sphère institutionnelle. Les connaissances actuelles dans les sciences psychosociales ont permis la prise de conscience de l’importance de l’accompagnement de cette étape décisive dans la vie d’une mère, d’un enfant, d’un père, de toute la famille et de toute la société.
C’est pourquoi nous demandons, pour toutes les femmes, le droit de décider où et comment elles souhaitent donner naissance et la garantie de leur sécurité et de celle des nouveau-nés. Cela n’est pas possible sans la présence d’une maternité à Die.
Voyez cet article paru dans la revue "Profession sage-femme" en novembre 2020 : Maternité de DIe : une réouverture possible?