Hôpital, un scanner et ensuite ?

Les déclarations enthousiastes de l'agence régionale de santé (ARS), les annonces d'hypothétiques et séduisants projets auront malgré tout du mal à cacher la réalité vécue par les habitants du Diois : après presque une année de fermeture de la maternité et de la chirurgie, l'offre de soins ne s'est pas améliorée tout comme les conditions de travail. Du côté de la démocratie sanitaire voulue par notre ministre de la santé, elle est proche du zéro absolu.

L'hôpital de Die dispose certes d'un scanner mais ce dernier promis par les services de l'Etat depuis plus de dix ans, aurait été plus utiles avec les personnels et les services d'accompagnement : bloc opératoire et maternité. Car le scanner ne fait ni les opérations d'urgence, ni les accouchements.

Les témoignages recueillis font état de perte de temps incroyable et de prises de risques insensées : une femme a fait deux aller-retours à Valence le même jour avant d'accoucher dans l'urgence à sa seconde arrivée, une autre a fait des voyages pendant quatre jours à la maternité de Montélimar tout en logeant chez des amis à Crest. La promesse d'un hôtel hospitalier a fait long feu et les parents doivent se débrouiller pour loger près de la maternité de « leur choix ». Nous avons eu écho d'un accouchement en voiture à quelques kilomètres de la maternité et de départs précipités en hélicoptère. On est loin de l'amélioration de la sécurité promise.

Quant aux améliorations promises poru les autres services, elles ne sont que mirages, « l'attractivité » de l'hôpital ne s'étant pas renforcée, bien au contraire. Le plan santé du gouvernement ne fait qu’aggraver la situation avec de nouvelles baisses d'effectifs programmées.

Le projet de nouvel hôpital semble prendre l'eau de toute part. Le directeur de l'ARS se questionne (à l'occasion de l'inauguration du scanner) sur l'opportunité d'y intégrer les maisons de retraites, une façon de saucissonner le projet et de le réduire à trois services, et souhaite l'intégrer dans le « projet d'établissement 2018-2022» actuellement discuté en coulisse loin des usagers et qui ne comporte que trois petites pages sur le projet de nouvel hôpital sur les 90 que compte le projet. La question des moyens humains n'est jamais posée.

Compte tenu du coût annoncé d'un tel projet, de la surface agricole utile à sacrifier pour sa construction, du gaspillage que représenteraient les travaux réalisés jusqu'alors « pour rien » sur le site actuel ces dernières années (électricité, ventilation, scanner, etc.), du peu de plus value du service rendu à la population, de l'éloignement du centre ville d'une activité importante, les élus ne devraient-ils pas remettre le projet en question et demander à l'ARS de concentrer son énergie pour trouver les moyens humains et financiers pour rouvrir la maternité et la chirurgie d'une part et faire fonctionner et améliorer l'existant d'autre part?

Pour plus de transparence et pour faire vivre la « démocratie sanitaire » chère à notre ministre de la santé, nous demandons à l'ARS de venir expliquer à la population le projet de prise en charge de la santé pour les Diois et de présenter un bilan honnête et sincère de ses activités des dernières années.

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