Une lettre à la nouvelle Ministre ... et sa réponse

Par lettre en date du 2 juillet 2017, Philippe Leeuwenberg, président du Collectif de Défense de l’Hôpital, est intervenu auprès de la nouvelle ministre de la Santé concernant le sort de l'hôpital de Die.

Par lettre en date du 2 juillet 2017, Philippe Leeuwenberg, président du Collectif de Défense de l’Hôpital, est intervenu auprès de la nouvelle ministre de la Santé dans les termes suivants :

« Madame la Ministre,

L’Hôpital de Die (Drôme) est le seul centre hospitalier, avec tous ses services, existant entre VALENCE et GAP. Pour environs 25 000 habitants, il couvre une superficie du cinquième du territoire drômois. La dispersion de l’habitat est donc une caractéristique très forte. La configuration de ce secteur géographique en zone de montagne est également à prendre en compte de très près, comme l’avait d’ailleurs fait M. Jacques Métais, Directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation de Rhône-Alpes, lors de sa visite dans le Diois le 29 avril 2004.

A la suite de très nombreuses actions de la population, depuis trente ans, contre les décisions ou menaces de fermeture, le maintien de la maternité et de la chirurgie ont pu être obtenus mais, depuis quinze ans, des bouts d’autorisation de fonctionnement ont été concédés : un an, dix huit mois, trente  mois… Et nous en sommes toujours au même point ! Les Dioises et les Diois, le personnel hospitalier qui a besoin de sérénité veulent des certitudes.

Ainsi, actuellement, les autorisations de fonctionnement pour la maternité et la chirurgie ont été accordées par la ministre Marisol Touraine jusqu’en décembre 2017 par arrêté (2016-1202 de juin 2016). Il reste donc un délai de six mois. Dans ces conditions aucun professionnel de santé ne souhaite candidaté notamment pour prendre le poste du chef de service de la maternité parti à la retraite en mai 2016.

Des candidatures sérieuses de chirurgiens, de gynécologues obstétriciens et d'anesthésistes existent pourtant pour l’hôpital de Die à une condition essentielle et compréhensible : Que les autorisations soient attribuées pour cinq ans afin d’avoir une visibilité suffisante pour eux-mêmes et leur famille. Monsieur le Préfet de la Drôme en a été informé. Dans un récent courrier, celui-ci nous a confirmé qu'ils sont encore candidats, qu'ils ont tous eu un entretien (le second) avec la direction par intérim de l'hôpital de Die.

Or, pour des raisons de sécurité sanitaire, les femmes doivent pouvoir accoucher, pour des grossesses sans risque, dans un établissement situé à moins de 45 minutes. Quant aux grossesses à risques (prééclampsie, hémorragie, etc…) les délais tombent à 30, voire 20 minutes selon les spécialistes.

Comme il était souligné dans l'arrêté 2016-1202 de juin 2016 « l’éloignement de certaines zones départementales vis-à-vis de l’hôpital de Valence, [entraîne] un risque pour la population, en l’absence de dispositif de substitution ». A ce jour, aucun dispositif de substitution n'existe particulièrement pour les parturientes du haut Diois situées jusqu'à une heure de l'hôpital de Die lui même situé à une heure un quart de Valence. Il est donc impératif et vital d'agir sans plus attendre, sauf à prendre la responsabilité d'une fermeture et de ses conséquences (accidents, accouchements sur la route...).

De plus, l’article 18 de la récente « loi de modernisation, de développement des territoires de    montagne » précise l’exigence de prendre en compte les « besoins de santé  spécifiques des populations des zones de montagne »

La population Dioise reste très attachée aux services rendus par le Centre Hospitalier de Die. Une pétition du collectif de défense de l'hôpital de Die demandant des autorisations de fonctionnement de cinq ans a reçu plus de 15 000 signatures et plus de mille photos de personnes nées à Die ont été réalisées. Nous n'avons jamais connu une telle réactivité.

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons, Madame la Ministre de la Santé, d'accorder de toute urgence un renouvellement de l'autorisation des services de gynécologie obstétrique et de chirurgie pour une période de cinq ans dans un délai permettant d'assurer sereinement la transition ainsi que tous les moyens humains et financiers nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de la structure dans son ensemble.

Dans l’attente, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à l’assurance … »

La réponse du Chef de Cabinet de la Ministre Agnès Buzin, en date du 25 juillet, est copie conforme de celle qu’avait écrite le cabinet de Marisol Touraine le 17 février : « Madame la ministre a pris connaissance de votre courrier avec attention et l'a transmis  à l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes pour un examen attentif ».

Or, avions-nous écrit dans un tract appelant à la manifestation du 8 avril 2017 : "… qui est le directeur de l'ARS ? M. Jean-Yves Grall".

Ancien directeur général de la Santé de mai 2011 à septembre 2013, il avait auparavant occupé le poste de conseiller général des établissements de santé sous le ministère de Roselyne Bachelot entre 2006 et 2007. Il a piloté l'ARS en Lorraine. Il a sévi à la tête de l'ARS du Nord-Pas-de-Calais. Restructurations, fermetures de services et de lits se sont succédé.

Il est l'auteur d'un rapport sur les urgences que nous avons dénoncé, en 2015. La presse et certains médias avaient fait état d'une liste de 67 services d'urgences voués à la fermeture. Y figuraient notamment les hôpitaux de Die, Crest, Valréas, Vaison-la-Romaine, La Mure, etc...

Il est certain qu'avec lui, notre dossier fera l'objet d'un « examen attentif » !!! »

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