Exposition : Trente ans de luttes des Dioises et des Diois pour leur hôpital

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C’était une belle exposition du Collectif de Défense de l’hôpital de Die qui s’est tenue les 11, 12 et 13 juillet dernier.

Parmi les élus invités au vernissage, seuls la Conseillère Départementale, le Maire de Saillans et les élus du groupe communiste du Conseil municipal de Die étaient présents.

Philippe Leeuwenberg, président du Collectif, a situé cette exposition dans le mouvement de la lutte pour la défense de la maternité et de la chirurgie, les autorisations arrivant à terme à la fin de l’année. La lutte continue donc.

Martine Charmet, Conseillère Départementale, dit à la fois tout son soutien et ses craintes quant au devenir de la maternité et de la chirurgie. Vincent Beillard, Maire de Saillans, apporte un soutien marqué à la lutte des Dioises et des Diois pour leur hôpital. Il insiste sur la nécessaire mise en mouvement de la population. En même temps, il souligne la complexité de la vie participative. Joseph Maatouk apporte le soutien de la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternité de Proximité et rappelle les missions de l’association.

Jean-Pierre Rambaud, président d’honneur, dit un grand merci tout d’abord à Valentina Koutia qui a préparé avec beaucoup de professionnalisme cette exposition et à Jean-Louis Darrière pour « le mur des nés à la maternité de Die ». Plus de 1 000 photos, sur les 4 000 du défi qu’il s’est fixé… Merci également à Iona Leeuwenberg qui fait la page Facebook et Lucile Stahl qui tient le blog.

En préambule, il rend hommage à Mme Blanquier, sage-femme, qui, dès le mois d’octobre 1986, s’est battue avec son service et a lancé un appel à la population

Tout a commencé par une lettre de trois pages du préfet de la Drôme, datée du 23 décembre 1986, adressée au président du Conseil d’Administration, qui indiquait notamment : « Je vous demande de prendre les mesures nécessaires pour faire fermer les quatre lits de maternité de 1'établissement d'ici au 1er mai 1987. »

Ce courrier met le feu aux poudres et le Collectif de Défense de l’Hôpital, créé début décembre 1986, qui avait déjà appelé à une manifestation le 13 décembre 1986, décide d’une nouvelle manifestation le 7 février 1987. 1500 personnes y participent.

Le 20 février, une délégation de neuf personnes, dont Jean-Louis Simon, rencontre le préfet de la Drôme pour lui faire part de la mobilisation des Dioises et des Diois et lui remettre dans des cagettes 3 500 cartes pétitions.

Devant la pression de la population et des élus, et l’insistance de la délégation, le préfet indique alors que, si une solution n’avait pas été trouvée le 1er mai, mais qu’une solution « raisonnable » soit en cours d’élaboration, il reculerait l’échéance.

Les manifestations, les pétitions, les délibérations des communes ont pesé lourd.

Quelques jours plus tard, le président du Conseil d’Administration de l’hôpital est informé par le préfet que la date de fermeture est reportée au 1er juillet 1987.

Marcel Bonniot, maire de Die, président du Conseil d’Administration, constitue un groupe de travail composé de trois élus (Bonniot, Rambaud, Védrines), de trois médecins libéraux et trois personnels hospitaliers, qui établit un rapport avec trois propositions de maintien du service maternité. Adopté par le Conseil d’Administration du 23 mars, il est envoyé au Député pour transmission au ministère.

 Le 25 mai 1987, n’ayant toujours pas de réponse au sursis attribué par le Préfet jusqu’au 1er juillet, le Collectif de Défense appelle à une manifestation le 13 juin 1987. Celle-ci est un nouveau succès.

Le 7 août 1987, le directeur de Cabinet du Ministre de la Santé, répond à Jean-Pierre Rambaud, Conseiller Général : « Il m’apparaît que, compte tenu du faible nombre d’accouchements réalisés dans cette maternité, sa fermeture devrait effectivement être envisagée. Toutefois, la situation particulière du pays du Diois et notamment son éloignement géographique et la difficulté des liaisons routières pendant les mois d’hiver ainsi que l’attachement manifesté par la population en faveur de cette maternité doivent être pris en compte.

C’est pourquoi j’ai demandé à monsieur le Préfet de la Drôme d’étudier la possibilité de maintenir la maternité de Die, à la condition que la sécurité des parturientes et des nouveaux nés soit assurée. »

Le gynécologue ayant été trouvé, la maternité est maintenue.

« Chacun-e remarquera que le Ministre emploie tous les arguments développés dans les tracts pendant les luttes »,

fait remarquer Jean-Pierre Rambaud.

A présent, c’est à la population et aux élus de dire s’ils veulent continuer ou non cette lutte de trente ans pour l’hôpital. 

Pour pérenniser cette exposition, une brochure de 70 pages est à disposition au prix de 3 euros.

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