Pour sauver l'hôpital, les habitants du Diois partent à la recherche des 4.000 bébés de la maternité

D’après Lucas Valdenaire, France Bleu Drôme-Ardèche et France Bleu:

"Près de 1000 photos ont déjà été récoltées sur les 4 000 possibles" (Jean-Louis Darrière).

D’après Radio France - Lucas Valdenaire

Le collectif de défense de l'hôpital de Die se mobilise une nouvelle fois pour sauver la maternité et se lance un défi de très grande ampleur : retrouver et photographier toutes les personnes nées à la maternité de la ville. Objectif : interpeller les élus locaux et le gouvernement. Autrement.

Tous à la recherche des bébés de Die ! Le collectif de défense de l'hôpital a lancé un projet fou : retrouver l'ensemble des personnes nées à la maternité de la ville pour les prendre en photo. Une nouvelle initiative pour sauver la plus petite maternité de France, menacée de fermeture depuis plusieurs années. Déjà 1000 clichés ont été récupérés sur un total d'environ 4.000 naissances.

Un album de famille géant

L'idée rappelle cette mobilisation de la maternité de Roubaix lançant un appel à ses 120.000 bébés pour une dernière photo commune avant la fermeture de l'établissement. Du côté de Die, le Collectif récolte les photos une par une pour créer un véritable album de famille géant. L'objectif est d'interpeller les élus et le gouvernement en organisant, notamment, une exposition le 1er mai prochain, jour du 30ème anniversaire du maintien de la maternité.

Jean-Louis Darrière présente une pancarte pour noter sa date de naissance avant de prendre la photo.

Danielle est une Dioise de cœur : la secrétaire à la retraite apportera bientôt quatre nouvelles photos à elle tout seule. Elle est née à Sedan mais toute sa famille est née ici, à Die. Elle a même emmené sa belle fille à la maternité."Heureusement que l'hôpital n'était pas loin," raconte-t-elle. "Sinon, elle aurait accouché chez elle."

Bien sûr : j'ai accouché à la maternité de Die ! C'est logique, mon fils est né ici... Je devais accoucher en Allemagne et au dernier moment, je suis revenue à Die.

"Peut-être que ma petite-fille accouchera à Die ? Ce serait génial !" - Le témoignage de Danielle, habitante de Die.

C'était important pour moi, je suis tombée amoureuse de la ville. J'y suis à la retraite et je ne me vois pas aller ailleurs. Je suis très heureuse qu'un de mes enfants ait pu naître ici.

Celui qui a lancé le projet s'appelle Jean-Louis Darrière. Il est membre du Collectif de défense de l'hôpital de Die. Il a eu l'idée il y a plus d'un an et a commencé officiellement les recherches il y a plusieurs semaines. Au début de l'aventure, Yona Leeuwenberg a lancé une initiative sur la page facebook du Collectif et puis tout s'est mis en branle. Depuis, Jean-Louis Darrière, ce passionné de généalogie sillonne les marchés du Diois, appareil photo à la main.

Quand il n'est pas sur les marchés, Jean-Louis Darrière est dans son atelier pour trier les photos.

Je suis étonné : des témoignages, il y en a énormément. Parfois, il y a quatre générations sur la même photo. C'est pas triste ! Ils sont attachés à cet hôpital. Ils s'en rendent compte, sans l'hôpital, ce serait problématique.

Pour le président du collectif Philippe Leeuwenberg, "il s'agit d'interpeller les élus locaux et le gouvernement".

Derrière cette bataille, on a des visages, on a des gens qui sont nés ici. Et plus il y en a, plus il y a de chance que la ministre les voie.

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